KUMARI Partie I Chap. 2 Exil
Bonjour à tous,
Malgré l'arrivée de deux nouvelles BJD qui ont un peu monopolisé mon attention, j'ai réussi à terminer le deuxième épisode de Kumari. J'ai utilisé presque exclusivement mes petites poupées Mattel "Creatable World" puisque ce chapitre relate les souvenirs d'enfance de Damaris. Vous trouverez peut-être que le début de mon récit manque un peu d'action, mais je tenais à présenter mes personnages et décrire leur parcours. Je pense que la personnalité d'un adulte est définie, pas totalement mais en grande partie, par ce qu'il a vécu dans son enfance, donc les souvenirs de cette époque sont importants.
Côté "making of", j'ai cousu deux tenues "casual" pour ma Sybarite Katana qui tient le rôle de Gala. En effet, mes Sybarites n'ont que des tenues un peu sophistiquées qui ne conviennent pas à la vie de tous les jours ! J'ai fabriqué aussi des sacs à dos (factices, pour aller vite !) pour mes petites Mattel.
Cette fois-ci, toutes les illustrations sont des photo-montages, même si j'ai utilisé ici et là quelques accessoires de ma collection.
Pour rappel : Mon récit s'adresse à un public adulte.
PARTIE I - CHAPITRE 2
EXIL
Récit de Damaris
Après cette nuit agitée pendant laquelle j'ai revécu en rêve la perte de mes parents, je me sens morose et traîne mes pieds jusqu'à la cuisine où Gala, déjà levée prépare le petit déjeuner. Dès le matin, elle a une apparence impeccable, habillée sans une faute de goût, maquillée de façon sophistiquée, et coiffée sans un cheveu qui dépasse.
- Bonjour Damaris, bien dormi ? me demande-t-elle d'un ton neutre.
J'ai quelquefois l'impression qu'aucune émotion ne peut l'atteindre. Même si elle s'est toujours bien occupée de mon confort matériel, elle n'a jamais manifesté la moindre affection envers moi.
- B'jour, marmonné-je, un peu maussade. J'ai encore fait le même cauchemar !
- Oh, je me demande si tu ne devrais pas consulter un psy. A ton âge, ce n'est pas normal d'être encore hantée par la mort de tes parents !
- Laisse tomber ! Je détesterais raconter ma vie à un inconnu !
- Comme tu veux ! Bon, je te laisse petit-déjeuner, je dois faire quelques courses.
Après le départ de Gala, je m'attarde à table et mon regard s'évade par la fenêtre au-delà des toits gris rendus luisants par la pluie. Je repense à ma difficile adaptation à Paris : vivre dans cette ville me paraissait un exil insupportable. Mes parents me manquaient bien sûr, mais aussi la mer et les grands espaces.
Après l'épisode de ma dépression et la chute de mes cheveux, Gala m'avait laissée souffler un peu. En quelques mois, mes cheveux avaient un peu repoussé, certes blancs, mais au moins, je n'étais plus chauve. J'allais mieux et Gala m'avait annoncé qu'à onze ans, il était temps pour moi d'aller au collège. Cette nouvelle me semblait terrifiante puisque je n'avais jamais fréquenté l'école ni d'autres enfants de mon âge.
Pour pouvoir intégrer le collège Rodin situé dans le treizième arrondissement où nous habitions, j'avais dû passer un examen d'admission. Nous eûmes rendez-vous avec madame la proviseure qui nous annonça que je pouvais sauter une classe au vu des excellents résultats de mes tests de connaissance.
A la rentrée scolaire 2016/2017, j'avais donc intégré une classe de cinquième et ce fut le cauchemar ! Je ne parlais pas beaucoup parce que j'étais intimidée et mes cheveux blancs attiraient la curiosité des autres enfants dans un premier temps et ensuite leurs moqueries. Je m'enfermais dans le mutisme, ce qui excitait encore plus leur animosité. On me surnommait "Mémé" ou le "yéti".
Un matin, peu de temps après la rentrée, Gala m'avait déposée en voiture devant l'entrée du collège. Après lui avoir fait un signe d'au revoir, j'avais guetté son départ et au lieu de rentrer au collège, je m'en suis éloignée. C'était ma première école buissonnière ! J'avais marché un peu au hasard et je m'étais retrouvée sur les bords de la Seine où je m'étais assise sur un banc.
Je n'avais aucun projet en tête, juste l'envie d'échapper un moment à ces sales gosses qui me harcelaient. Je me sentais seule et misérable mais je n'imaginais pas un seul instant me confier à Gala qui était trop froide et distante. J'avais consulté mon smartphone, son cadeau pour mes débuts au collège : presque midi. Je commençais à avoir faim et j'avais dans l'idée de m'acheter un sandwich avec le peu d'argent que j'avais sur moi.
En me levant du banc, j'aperçus avec stupeur Gala qui s'avançait vers moi.
- Damaris, qu'est-ce qui t'a pris de fuguer ainsi ? me demanda -t-elle d'un ton sévère.
- Mais comment as-tu su ? m'exclamais-je.
- Ma chérie, rétorqua-t-elle et ce terme n'avait rien d'affectueux dans sa bouche, pour des raisons de sécurité, je t'ai géolocalisée : c'est à ça, entre autres, que sert ton smartphone. Je vérifie de temps en temps que tu es au bon endroit, or ce matin, tu n'étais pas du tout au collège mais au bord de la Seine ! Allez, viens, nous rentrons et tu m'expliqueras tout ça.
J'avais dû raconter à Gala ce qui se passait au collège et pourquoi je ne voulais plus y retourner.
- J'aurais pu régler le problème plus tôt si tu n'avais pas été aussi cachotière ! s'exclama-t-elle sans chercher à me consoler le moins du monde.
Quelques jours plus tard, nous nous retrouvâmes à nouveau devant madame la proviseure qui déplora que de telles choses puissent se dérouler dans son établissement. Elle voulut connaître les noms des coupables mais j'avais objecté que si je les dénonçais, je passerais pour une cafteuse, ce qui arrangerait encore moins ma réputation. Elle en convint et me proposa de changer de classe simplement.
Dès le lendemain, je débarquais dans une nouvelle classe de cinquième. Le prof de français me présenta aux autres élèves en les invitant à bien m'accueillir, ce qui provoqua ma confusion.
A la pause entre les cours, devant les casiers de rangement scolaire, une rouquine aux beaux yeux verts vint m'aborder, suivie par un garçon blond à l'air timide.
- Bonjour Damaris, moi c'est Nikita et lui, c'est mon demi-frère, Sunny ! me lança-t-elle d'un ton enjoué.
- Pourquoi demi ? m'étonnai-je.
- C'est parce qu'on n'a pas la même maman, m'expliqua Sunny en rougissant.
- Moi, j'ai treize ans, parce que j'ai redoublé ma sixième, expliqua Nikita alors que je n'avais rien demandé, et Sunny a douze ans.
Je me crus obligée de préciser :
- J'ai onze ans et j'ai sauté la classe de sixième.
- Tu es la plus intelligente de nous trois, Sunny le plus normal et moi la plus vieille ! conclut-elle très logiquement.
Elle me dévisagea sans aucune gêne et finit par dire :
- Je n'ai jamais vu une fille de ton âge avec les cheveux blancs, mais finalement, je trouve ça joli ! Au moins, tu ne ressembles à personne d'autre ! Tu es "belaya" !
- Belaya ? m'étonnai-je.
- Ça veut dire blanche en russe !
- Tu parles russe ?
- Pas vraiment ! Je connais quelques mots et quelques phrases parce que ma mère est d'origine russe, mais ça s'arrête là ! Et toi, Damaris, c'est un prénom de quelle origine ?
- Sais pas ! balbutiai-je un peu gênée.
- C'est pas grave, c'est original en tous cas ! Tu as des frères et sœurs ?
Je secouais la tête.
- Et tes parents, ils font quoi ?
- Ils sont morts, dis-je sans pouvoir m'empêcher d'avoir les larmes aux yeux. Je vis avec ma tante.
- Je suis vraiment trop bête à te poser toutes ces questions ! dit-elle, l'air navrée, en me prenant spontanément dans ses bras.
Après cette première prise de contact, nous sympathisâmes et devînmes très vite inséparables. J'étais fière d'avoir enfin des amis, mes premiers amis. Les autres élèves nous appelaient "la bande des trois". Le surnom de Belaya que Nikita m'avait donné à notre première rencontre m'est resté et il n'y avait plus guère que Gala pour m'appeler encore Damaris.
Pour la première fois depuis que j'étais à Paris, je me sentais enfin à ma place !
(A suivre)
Musique : https://youtu.be/zgBEVbDzuu4
Casting :
- Gala Farnell : Katana (Sybarite Superdoll)
- Damaris adulte : Diana (Dollshe Craft Fashion Maxi 16F)
- La proviseure du collège : Tyler Breathless Sculpt (Tonner)
- Les professeurs : Action figures 1/6e
- Les enfants : Tous les rôles d'enfants sont tenus par des "Creatable World" (Mattel)