Photostory : Une année très glamour ! Chapitre 9

Bonjour à tous !

J'ai un peu traîné à poster ce nouvel épisode (comme d'habitude, me direz-vous !) parce que j'avais plusieurs BJD à customiser et habiller. La semaine dernière, j'ai donné la priorité à ma photostory et j'ai pu terminer les photos. Comme souvent, la principale difficulté est de faire prendre des poses un peu compliquées aux poupées qui préfèrent en général rester toute droites sur un stand ! Mais avec un peu de patience et quelques astuces, on finit par y arriver.

Le casting pour cet épisode est le suivant :

• Maureen Doherty : Maree (Jigamaree-Bimong)
• Anaïs Leroyer : Urban Vita (Horsman)
• Elimane Felton : Tonner Russell Williams
• Peggy Harcourt : Tonner Doll
• Salvatore Fiorello : Tonner Stephan Salvatore
• Fara Felton : Tonner Martha Jones (Dr Who)
• Nathan : Figurine action 1/6

Avertissement : Mon récit s'adresse à un public adulte. Dans cet épisode, il y a quelques scènes de nu, mais je vous rassure, plutôt soft !

CHAPITRE 9

UNE JEUNE FILLE MODÈLE

            Depuis que je travaille chez OOAK, je ne vois plus très souvent mon amie Anaïs et elle me manque un peu. Nous avions l'habitude d'avoir de longues conversations et de ne rien nous cacher sur nos vies respectives. Enfin, en ce qui me concerne, j'avoue que ces derniers temps, je n'ose pas lui raconter tout ce que je fais ! J'ai décidé de l'inviter à dîner en cette fin du mois de mars pour avoir un peu de ses nouvelles.

            A 18 heures, Anaïs sonne déjà chez moi. Comme je m'étonne qu'elle arrive si tôt, elle me rétorque :

- Je connais tes talents de cuisinière, ma vieille ! Je viens te donner un coup de main, comme ça je serai sûre d'avoir un repas comestible !

- Ce n'était pas la peine, je fais seulement des tagliatelles !

- Ouais, tu serais capable de louper la cuisson des pâtes ! Allez, je t'aide à faire une bonne sauce aux tomates fraîches.

             Pendant que nous cuisinons, ma chatte Néfertiti s'installe à nos côtés, espérant pouvoir grapiller quelque nourriture.

- Ne me regarde pas comme si tu étais affamée ! lance Anaïs à Titi. Je suis sûre que ta maîtresse te nourrit plus que correctement !

             Nous parlons des attentats récents qui ont eu lieu à Bruxelles dans le métro et l'aéroport. Ils ont fait plus de trente morts et ont été revendiqués par le groupe Etat Islamique.

- Je ne sais pas vers quel avenir nous allons mais le monde semble marcher sur la tête, remarqué-je tristement. La religion qui devrait rassembler les hommes et prôner la fraternité sert de prétexte pour les diviser et les tuer !

- Parlons d'autre chose, veux-tu ? Les attentats, ça me fiche le moral par terre ! On en discute bien assez à la Fac !

- Dis-moi alors comment se passe ton année.

- Je suis amoureuse !

- Je voulais parler de tes études !

- Tu ne le connais pas, continue Anaïs imperturbable. Il vient de l'Île de la Réunion et s'appelle Léo. Je crois que cette fois-ci, c'est le bon !

- Tu dis ça à chacun de tes nouveaux copains, et ils ne durent jamais plus de six mois !

- Tu exagères, le dernier a duré sept mois !

- Il devrait figurer dans le Guinness des Records ! dis-je en riant.

             Les pâtes étant prêtes, nous poursuivons notre conversation à table.

- Et toi, alors, demande Anaïs, tu n'as pas passé ton Noël avec un certain Ellison ?

- Elimane… oui, c'était très sympathique !

- Et alors, vous avez couché ensemble ? s'enquiert-elle très directement.

- Pas à Noël ! m'exclamé-je d'un air indigné.

- Je ne vois pas le rapport, dit-elle en riant, pour moi, tous les jours de l'année sont appropriés !

- Je ne suis pas comme toi, je n'aime pas précipiter les choses et puis, je suis sûrement vieux jeu, mais pour moi, le sexe ne va pas sans un peu de sentiment.

- Moi, j'ai toujours l'impression d'être amoureuse, donc cela ne me pose pas de problème ! Crois-moi, tu réfléchis trop pour être heureuse ! Essaie d'être plus spontanée !

- En parlant d'être spontanée, j'ai accepté de faire des photos de nu avec Elimane.

             Anaïs manque de s'étouffer avec les pâtes :

- Mais tu es folle ! C'est tordu d'accepter ça !

- Je ne te comprends pas : tu viens quasiment de me reprocher de n'avoir pas couché avec lui et tu te scandalises que je pose nue pour lui !

- Justement, ce n'est pas normal de se déshabiller devant un mec que tu ne connais pas intimement !

- Décidément, j'ai du mal à suivre ta logique ! soupiré-je.

             Quelques jours après la soirée de retrouvailles avec Anaïs, je me rends chez Elimane pour la première séance de pose. Il habite à Belleville, dans le vingtième arrondissement. Je sonne à sa porte, un peu stressée. Il vient m'ouvrir avec son sourire chaleureux habituel, ce qui a pour effet de me rassurer.

              Elimane me fait un peu visiter son appartement qui est très lumineux et m'explique qu'il a été aménagé dans un ancien atelier de peintre. Une grande pièce a été aménagée en studio photos et une autre en chambre noire, car Eli aime bien travailler avec un ancien appareil argentique.

Une méridienne en velours rouge a déjà été installée pour la mise en scène des photos. Eli me tend un drap que je devrai disposer selon ses instructions pour découvrir plus ou moins mon corps.

- Ce sera d'un style très académique, remarqué-je en ayant en tête certains tableaux du XIXe siècle représentant des odalisques alanguies.

- C'est justement l'idée ! Je veux retrouver la sensualité des nus peints par Ingres.

- Mais je ne serai pas aussi plantureuse que les modèles d'antan !

- Ne t'inquiètes pas ! répond en riant Eli. Nos codes de la beauté ont évolué depuis cette époque et tu seras parfaite comme modèle.

                Eli me montre la salle de bains où je dois me déshabiller et je reviens dans le studio, entortillée dans le drap. Je me prends le pied dans un coin de tissu qui traîne et manque de m'étaler par terre sous l'œil amusé d'Eli.

- Tu es sûre que ça va aller ? demande-t-il. Si tu es vraiment gênée, on peut annuler.

- Non, non, rétorqué-je, en essayant d'avoir l'air décontractée. C'est juste que c'est nouveau pour moi !

                Eli me demande de me coucher sur le ventre sur la méridienne. Il m'aide à disposer le drap de façon à ce qu'il masque le bas du dos et une partie de mes fesses.

                     Il prend ensuite toute une série de clichés en changeant souvent de points de vue. Après quelques instants, il me demande de prendre une autre pose avec le drap disposé différemment. Peu à peu, je me détends, comme pour les shootings que j'avais réalisés avec lui en sous-vêtements. Eli a le don de me mettre en confiance : il n'a jamais un mot équivoque ni un geste déplacé.

              Au bout d'un moment, je me demande de façon assez pernicieuse si son apparente indifférence démontre une maîtrise de soi remarquable ou si finalement, il n'est pas si attiré que ça par moi. Je suis presque déçue par son manque de réaction !

           Pour les dernières photos, je dois laisser tomber le drap et cacher maladroitement ma nudité avec mes mains. Après avoir fait plusieurs captures de cette pose, Eli s'approche de moi pour m'annoncer que la séance est finie. Je croise son regard et y voit enfin l'ombre d'un trouble : en réalité, il cachait bien son jeu !

- En fait, tu as des taches de rousseur sur tout le corps ? demande-t-il d'une voix mal assurée, pour se donner une contenance.

          Question particulièrement stupide, puisqu'il vient de me mitrailler pendant une heure ! Je souris, ravie de constater enfin que mes charmes lui font de l'effet.

- Oui, je suis une vraie rousse, tu sais !

            Et sur ces mots, je le plante là pour aller me rhabiller.

         Le lendemain, je passe chez O.O.A.K et retrouve Peggy dans notre spot préféré : la salle de repos ! Je lui raconte ma première séance en tant que modèle, ce qui l'amuse beaucoup.

- Au fond, tu es un peu vache avec Eli ! Tu te réjouis de son trouble alors que le pauvre, il fait des efforts considérables pour ne pas te sauter dessus !

- C'est lui-même qui s'est mis dans cette situation en m'embauchant comme modèle ! Je le trouve quelquefois trop retenu, je voudrais qu'il exprime plus spontanément ses sentiments.

- Peut-être que tu ne lui donnes pas de signes assez encourageants pour qu'il le fasse, remarque Peggy assez justement.

- Tu n'as pas tort : je ne sais pas moi-même ce que je veux. Ce que je ressens pour lui est tellement sage que je ne suis pas sûre que ce soit le grand amour !

                Puisque nous en sommes aux confidences, je décide d'interroger prudemment Peggy sur ses relations avec Lucas.

- Au fait, à la soirée du Carnaval, je t'ai vue avec Lucas : je ne savais pas que vous étiez ensemble.

- Oh, c'est une vieille histoire, répond-t-elle en rougissant. Officiellement, nous avons rompu.

- Mais pourquoi ? Vous avez l'air encore amoureux l'un de l'autre !

- Lucas voulait qu'on vive ensemble mais je n'ai jamais pu me décider à franchir le pas. Tu comprends, j'avais tellement peur qu'il change, une fois la phase de séduction terminée ! Ma mère me racontait combien mon père était adorable avant le mariage et comment il était devenu un vrai tyran par la suite : Dr Jekyll et Mr Hyde !

- Mais Lucas n'est pas la copie de ton père ! Tu devrais au moins lui laisser une chance ! Et puis, s'il y avait le moindre problème, tu sais que tu peux toujours compter sur moi.

- Tu es trop gentille, répond Peggy, mais ce n'est pas si facile de vaincre ses phobies ! Je te promets malgré tout d'y réfléchir.

                 Notre conversation est interrompue par l'irruption de Salvatore.

- Salut les filles ! lance-t-il tout en allant se servir un café.

                Il revient ensuite vers nous et me dévisage d'un air moins aimable que d'habitude.

- Alors, Miss Maureen se dévergonde ! Il paraît que tu poses nue pour Eli !

               Je me demande comment il a appris ça, mais c'est vrai que tout finit par se savoir à l'agence !

- Quand je pense, continue-t-il, que je t'ai sauvée d'une partie de strip poker hasardeuse pour que tu te déshabilles aussi facilement devant le premier venu !

- De quoi parle-t-il ? demande Peggy l'air étonnée.

                Je rougis, et fais semblant de ne pas avoir entendu la question de Peggy.

- D'abord, Eli n'est pas le premier venu, ensuite, je suis majeure, et enfin, il ne s'est rien passé d'indécent pendant ces séances de poses, rétorqué-je, piquée au vif. Pourquoi ces récriminations, tu es jaloux ou quoi ?

- Moi, jaloux ? Je ne m'intéresse pas à une sale gamine qui fait sa crise d'adolescence à retardement en expérimentant tout ce qui est interdit !

Après cette tirade, il quitte la pièce, l'air maussade, sans nous dire au revoir.

               Peggy me regarde avec des yeux écarquillés.

- Qu'est-ce qu'il lui prend ? Il s'est levé du mauvais pied ou quoi ?

              Je hausse les épaules :

- Je ne sais pas, c'est un mystère ! Ce mec est vraiment insupportable ! Je crois surtout qu'il a une trop haute opinion de lui-même.

- Oui, son succès auprès des filles lui est monté à la tête ! renchérit Peggy.

            Après cet épisode, j'ai fait encore deux séances de pose avec Eli. Tout s'est parfaitement déroulé comme au premier jour.

               A la fin de la séance, j'ai demandé à Eli ce qu'il allait faire de tous ces clichés.

- Tu sais que normalement, un modèle n'a aucun droit sur son image. On considère qu'elle appartient au photographe en tant qu'œuvre artistique. Mais ne t'inquiète pas, je ne suis pas assez connu pour faire une exposition avec tes photos !

              J'avoue que je suis soulagée : l'idée d'afficher ma nudité au grand public m'embarrasse plutôt. C'est vrai que j'aurais pu y réfléchir avant d'accepter. Finalement, Salvatore n'a peut-être pas tout à fait tort, je me conduis comme une ado sans jugeote !

- Pour te remercier d'avoir accepté de poser pour moi, j'aimerais t'inviter au restaurant, propose Eli. Je t'emmènerai chez ma sœur Fara, comme ça, tu connaîtras son restau africain.

- Super ! Cela me fera très plaisir de la revoir !

            Le lendemain soir, Eli m'emmène au Baobab, le restaurant de sa sœur Fara. Celle-ci vient nous accueillir avec un grand sourire :

- Quel plaisir de te revoir, Maureen !

- Le plaisir est partagé, dis-je en l'embrassant.

                  Fara nous présente Nathan, son associé et fiancé : il s'occupe de la gestion du restaurant, ce qui lui permet de se consacrer totalement à la cuisine. Tous deux ont l'air très complices et heureux.

- Tu sais, me confie-t-elle, mon père est venu manger au restaurant et pour la première fois, il m'a félicité pour la décoration de la salle et la qualité des plats.

- Tu vois, tout finit par arriver ! Je suis contente pour toi.

              Eli et moi passons une excellente soirée. Cette fois-ci, nous goûtons au bobotie, une spécialité d'Afrique du Sud à base de viande hachée épicée surmonté d'un flan salé gratiné.

-Il faut que je t'avoue quelque chose, Maureen, me confie Eli, et j'espère que tu ne vas pas m'en vouloir !

Je le regarde d'un air étonné :

- C'est grave ?

- Non, fait-il en riant. Quand je t'ai abordée l'automne dernier pour te proposer d'être mannequin, je ne pensais pas vraiment que tu étais susceptible de faire une grande carrière. J'avais juste flashé sur toi, et comme je suis nul pour draguer les filles, c'était la seule solution que j'avais trouvée pour te revoir !

J'éclate de rire mais en même temps je trouve touchant qu'il m'ait avoué cette faiblesse.

- Et tu as dragué beaucoup de filles de cette façon ?

- Non, je te jure, c'est la première fois ! Et pour finir, je me suis trompé : tu fais un mannequin très crédible !

- Ne te moque pas de moi ! Je ne ferai jamais carrière dans ce métier et je n'en ai pas envie. Cela m'a amusé de faire le top model mais mon avenir est tout tracé : je serai botaniste.

- Je t'admire d'avoir un but dans la vie et de t'y tenir.

- J'aime à croire que lorsqu'on désire très fort quelque chose, et qu'on fait des efforts dans ce but, on finit par l'obtenir.

- Je ne suis pas sûr que ce soit toujours suffisant : si tu savais tout ce que j'ai désiré qui ne s'est pas réalisé !

Il avait l'air si triste en disant cela que j'ai fait le tour de  la table pour lui donner un baiser.

            Après cette soirée très agréable, Eli me raccompagne jusque devant ma porte. Il m'embrasse pour me dire au revoir mais il s'attarde. Je sens qu'il aimerait bien que je l'invite à monter chez moi. Je suis sur le point de le faire, mais je ne sais pas pourquoi, je change d'avis au dernier moment. Je ne me sens pas prête à franchir le pas !

               Je remarque de la déception dans son regard et lui tourne le dos précipitamment pour rentrer chez moi.